dimanche 3 août 2008

vivve le ma

Au printemps 2003, le Maroc prend position contre l’intervention américano-britannique en Irak. Le 16 mai 2003, alors que les Marocains fêtent la naissance, le 8 mai, du prince héritier Moulay Hassan, le Maroc est frappé de plein fouet par une série d’explosions terroristes à Casablanca. Visant des cibles juives et des lieux habituellement fréquentés par des étrangers, ces attentats-suicides tuent 45 personnes, dont 12 kamikazes, et font une centaine de blessés. Ils succèdent à une série d’attentats meurtriers perpétrés à Riyad (Arabie saoudite) quelques jours auparavant. Pour les autorités marocaines, ces attentats portent la marque du terrorisme international — à l’instar de l’Arabie saoudite, le Maroc figure sur la liste établie par le réseau terroriste Al Qaida d’Oussama Ben Laden des pays infidèles et soumis aux États-Unis. Toutefois, dans la mesure où les kamikazes sont tous des Marocains, ces attentats révèlent aussi l’existence au Maroc d’un islamisme radical se nourrissant de la pauvreté qui touche notamment une grande partie de la jeunesse — plus de quatre millions de personnes vivent dans des bidonvilles à la périphérie des grandes villes. Si les attentats du 16 mai donnent d’abord lieu à un durcissement de la politique sécuritaire du régime, le pouvoir marocain s’efforce aussi d’intégrer davantage les islamistes modérés.
Dans ce contexte, Mohamed VI réaffirme sa volonté de modernisation de la société marocaine en annonçant, au mois d’octobre 2003, l’adoption d’un nouveau Code de la famille, qui instaure l’égalité de l’homme et de la femme dans le mariage. Soucieux de concilier la modernité et la religion, le roi du Maroc, qui est le « commandeur des croyants », prend soin de légitimer cette réforme du statut de la femme, d’une portée révolutionnaire, en l’enracinant dans la loi islamique. Parmi les mesures les plus importantes de cette réforme figurent la suppression de la tutelle matrimoniale obligeant les femmes à obtenir l’autorisation d’un tuteur mâle pour se marier et l’instauration de droits et d’obligations réciproques pour l’époux et l’épouse, qui succède au principe d’obéissance de la femme à son mari. Si elles sont maintenues, la polygamie et la répudiation sont soumis à un encadrement judiciaire très strict

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